Les Grands Thèmes de l’urbain - 2018

Sommaire

Après le cours de L2 d’Introduction à la sociologie urbaine, centré sur des recherches et des analyses développées au XIXe et dans la première moitié du XXe siècle, ce cours prend pour objet principal quelques-unes des questions saillantes qui se posent à la sociologie urbaine de l’après Seconde Guerre mondiale et jusqu’à nos jours. Le cours du deuxième semestre de L3 consacré aux politiques de la ville montrera aussi que ces questions saillantes sont, pour une partie d’entre elles, à l’origine de la politique de la ville conduite à partir du début des années 1980 et prenant pour objet presque exclusif les quartiers populaires dits « sensibles ».

Ce cours est organisé en deux parties, qui correspondent à deux types d’approches de l’urbain, l’une socio-historique et l’autre socio-spatiale.

Objectifs pédagogiques

– Se familiariser avec les évolutions des structures urbaines et les analyses de la sociologie urbaine depuis la Seconde Guerre mondiale.

– Pouvoir mobiliser des concepts et des analyses sociologiques dans le cadre d’une réflexion sur tel ou tel aspect de la réalité urbaine.

Contrôle des connaissances - règles de validation du cours

L’examen final consistera en quelques questions auxquelles vous devrez répondre de manière argumentée, en mobilisant des éléments d’analyse présentés en cours ou développés dans les textes à lire, et en les associant potentiellement à des éléments de réflexion personnelle. La présence en cours est obligatoire.

Le contrôle terminal est associé à trois types d’évaluation complémentaires :

A. La lecture d’un texte court est requise avant chaque séance de cours. La séance précédente, deux ou trois questions auxquelles répondre après avoir lu le texte vous sont données, pour aider la lecture et orienter la réflexion. Vous êtes invité.e.s à répondre par écrit aux questions et à rendre vos réponses en début de séance. Les réponses aux questions doivent être synthétiques (5 à 10 lignes maximum par question)… Le but de l’exercice est de vous encourager à lire les textes avant le cours, ce qui a deux avantages. (1) Cela facilitera les échanges pendant les cours (2) Si vous n’avez pas très bien compris les textes, vous pourrez poser des questions. Cet exercice est aussi une manière de vous aider à vous sentir à l’aise à l’écrit (orthographe, grammaire, style). Cela vous évitera aussi d’avoir à tout lire quelques jours avant l’examen…

Pour vous inciter à faire ce travail de lecture régulier, les réponses rendues seront notées, à l’exception de deux occasions, non annoncées à l’avance. L’objectif étant de vous faire lire les textes, si vous les lisez et répondez aux questions, vous aurez facilement une bonne ou très bonne note (8/10 ou 10/10)… Chaque « compte-rendu » de lecture compte pour 10 % de la note finale – à condition que ce calcul vous avantage – et dans la limite de 40 % de la note finale (si vous avez plus de notes, les notes les moins bonnes seront enlevées).

Voici la liste des questions pour les différents textes du cours.

B. Durant chaque cours aura lieu une brève présentation (5 minutes), par un groupe de deux ou trois étudiant.e.s, du texte dont la lecture était requise pour la séance. Il suffit en fait de présenter oralement les réponses aux questions posées. La présentation compte pour 10 % de la note finale, sachant que les trois évaluations complémentaires ne peuvent pas représenter plus de 60 % de la note finale. Le cas échéant, les notes les moins bonnes seront enlevées…

C.  Pour donner à ce cours de sociologie urbaine une dimension concrète, vous êtes invités, individuellement ou par groupe de 2 ou 3 personnes maximum, à choisir un quartier, dont vous êtes déjà familiers ou dont vous allez essayer de vous rendre familiers, pour écrire sur lui une petite « monographie » qui en retracera les évolutions notables. Le quartier choisi devra avoir une histoire ou une actualité remarquable en lien avec un ou plusieurs des thèmes traités dans ce cours – histoire et évolution des grands ensembles, violences urbaines, ségrégation (quartiers bourgeois et quartiers populaires), gentrification, habitat non conventionnel… Cette petite « monographie » aura une longueur d’environ 2 à 5 pages de texte, si elle est rédigée par une seule personne, 4 à 10 pages pour un groupe de 2 personnes, et 6 à 12 pages pour un groupe de 3 personnes. Elle peut être enrichie des éléments qui vous paraîtront pertinents (photos, vidéos [sur clé USB ou via lien web], croquis…).

En guise d’exemple, si la monographie porte sur un grand ensemble, elle évoquera d’abord le contexte de sa construction : pourquoi a-t-il été construit, pourquoi sur ce terrain, quels étaient les acteurs impliqués, combien de temps a duré le chantier, combien de logements étaient disponibles à cette époque-là, qui sont les personnes qui ont emménagé, quelles sont les évolutions postérieures, y a-t-il eu des opérations de rénovation urbaine, des périodes de tension ? Quelle est la situation actuelle du quartier. Si la monographie traite d’un quartier en cours de gentrification, retracer rapidement l’histoire du quartier et sa composition sociale avant les transformations actuelles, essayer de dater le début des transformations, de les décrire et d’en identifier les causes…

Pour les personnes ou les groupes qui le souhaitent, ces monographies seront présentées oralement durant le dernier cours (5-10 minutes de présentation). La rédaction d’une monographie compte pour 20 % de la note finale, la présentation orale de vos recherches pour 10 %.

La moyenne est calculée de la manière suivante :

  1. « Comptes rendus » de lecture : 10 % par compte-rendu, 40 % au maximum.
  2. Présentation orale des questions : 10 %
  3. Monographie : 20 %.
  4. Présentation orale du quartier étudié : 10 %.
  5. Examen final : entre 40 et 100 % selon si vous avez des notes d’évaluations complémentaires.

Si vous faites toutes les évaluations complémentaires, les notes les moins bonnes seront enlevées pour un maximum de 60 % de la note finale. De manière générale, les évaluations complémentaires ne seront prises en compte que si cela vous avantage.

Pistes et conseils

Pour éclaircir certains des termes qui vous paraissent obscurs, un dictionnaire peut s’avérer utile. Le Trésor de la langue française est accessible en ligne : http://atilf.atilf.fr/tlf.htm. Pour les comptes rendus, préférez les phrases courtes et bien construites (sujet, verbe, complément). Si vous tapez vos réponses, pensez à utiliser les correcteurs orthographiques et grammaticaux de LibreOffice ou Microsoft Word, cela vous évitera bien des erreurs. Pour LibreOffice, installez l’extension Grammalecte (https://dicollecte.org/).

Première partie - Approche socio-historique

Cours 1 - Pénurie de logement, nouvel urbanisme et grands ensembles (1945-1973)

  1. Introduction : villes et économie de marché
  2. Après-guerre, reconstruction et pénurie de logements
  3. La « solution » des grands ensembles
  4. Sociologie des grands ensembles dans les années 1960
Compléments du cours 1 (pdf)
Documents du cours 1 (pdf)

Fourcaut, Annie, « Trois discours, une politique ? », Urbanisme, n° 322 - Le grand ensemble, histoire et devenir, 2002, p. 39-45.

→ Pas de présentation orale.

Pour aller plus loin

Film et documentaires

Cours 2 - Sociologie urbaine et critique sociale (années 1960-1970)

  1. La place de la sociologie dans l’après-guerre
  2. Le tournant critique de la sociologie urbaine
  3. La sociologie urbaine marxiste
  4. Les grands ensembles : problèmes, critiques, évolutions
Compléments du cours 2 (pdf)
Documents du cours 2 (pdf)

Castells, Manuel, « Lutte de classe et contradictions urbaines : l’émergence des mouvements sociaux urbains dans le capitalisme monopolistique », in Luttes urbaines et Pouvoir politique, Paris, Maspero, « Petite collection Maspéro » n° 149, [1973] 1975, p. 5-17.

→ Présentation

Pour aller plus loin

Vidéo et documentaires

Cours 3 - Le tournant des années 1980 : violences urbaines, « quartiers sensibles » et spatialisation de la question sociale

  1. Le tournant des années 1980
  2. Nouveaux paradigmes d’analyse sociologique et d’action publique : de la lutte des classes à l’« exclusion »
  3. Du « rodéo » des Minguettes aux émeutes de 2005, violences urbaines et représentations médiatiques
Compléments du cours 3 (pdf)

Mucchielli, Laurent, « L’émeute, forme élémentaire de la protestation », Cités, n° 50, 2012, p. 49-56.

→ Présentation

Pour aller plus loin

Documentaires

Deuxième partie - Approche socio-spatiale

Cours 4 - Espaces urbains et classes sociales : ségrégations, entre-sois, « ghettos »

  1. « Ségrégation », un terme polysémique
  2. Comment mesurer la « ségrégation » ?
  3. Un phénomène multi-causal
  4. « ghettos du gotha » et entre-soi bourgeois
Compléments du cours 4 (pdf)
Documents du cours 4 (pdf)

Préteceille, Edmond, « Lieu de résidence et ségrégation sociale », Cahiers français, n° 314 - La société française et ses fractures, 2003, p. 64-70 (extrait : p. 64-67 et conclusion).

→ Présentation

Pinçon, Michel et Monique Pinçon-Charlot, Les Ghettos du Gotha : comment la bourgeoisie défend ses espaces, Paris, Seuil, 2007, p. 21-40 (« Un espace à sa mesure »).

→ Présentation

Pour aller plus loin

Film et documentaires

Cours 5 - L’espace urbain, enjeu de luttes

  1. Suburbs, banlieues, centres-villes
  2. Gentrification : généalogie d’un concept
  3. GentrificationS
  4. L’exemple de Montreuil
Compléments du cours 5 (pdf)
Documents du cours 5 (pdf)

Cusin, François, « La gentrification en question », Espaces et sociétés, n° 134, 2008, p. 167-179.

→ Présentation

Pour aller plus loin

Documentaires

Cours 6 - Ville, logement et formes d’habitat non conventionnel

  1. Le logement entre droit et marchandise
  2. Bidonvilles, tentes et squats

Lion, Gaspard, « En quête de chez-soi. Le bois de Vincennes, un espace habitable ? », Annales de géographie, n° 697, 2014, p. 956-981 (au moins 962-978).

→ Présentation

Pour aller plus loin

Documentaires